Page:Revue mensuelle d’économie politique - 1836 - T5.djvu/344

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ment qu’une livre de pain, de chocolat, de bougie ? Pourquoi n’appellerait-on pas une pièce d’argent du poids de 5 grammes par son véritable nom ? Pourquoi ne l’appellerait-on pas simplement cinq grammes d’argent ?

» Cette légère rectification, qui semble consister dans un mot, dans un rien, est immense dans ses conséquences. Dès qu’on l’admet, il n’est plus possible de contracter en valeur nominale ; il faut, dans chaque marché, balancer une marchandise réelle contre une autre marchandise réelle, une certaine quantité d’argent contre une certaine quantité de grains, de viande ou d’étoffe. Si l’on prend un engagement à terme, il n’est plus possible d’en déguiser la violation ; si l’on s’engage me payer tant d’onces d’argent fin, et si mon débiteur est solvable, je suis assuré de la quantité d’argent fin que je recevrai quand le terme sera venu.

» Les poids dont on s’est servi jusqu’à l’introduction du système métrique en France, c’est-à-dire les onces, gros, grains, avaient l’avantage de présenter des quantité pondérantes, fixes depuis plusieurs siècles, et applicables à toutes les marchandises ; de manière qu’on ne pouvait changer l’once pour les métaux précieux, sans la changer pour le sucre, le miel, et toutes les denrées qui se mesurent au poids ; mais combien, sous ce rapport, les poids du nouveau système métrique n’ont-ils pas plus d’avantage encore ? Ils sont fondés sur une quantité donnée par la nature, et qui ne peut varier tant que notre globe subsistera. Le gramme est poids d’un centimètre cubique d’eau ; le centimètre est la centième partie du mètre, et le mètre est la dix millionième partie de l’arc que forme la circonférence de la terre,