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chandise, et, sous ce point de vue, elle a une valeur qu’elle tire des métaux précieux dont elle est formée, ou, pour mieux dire, la monnaie n’est autre chose que les métaux précieux eux-mêmes se prêtant à un nouvel usage, ou fonctionnant d’une nouvelle manière. Lors donc qu’on mesure la monnaie, on la mesure comme valeur et non point comme marchandise. La monnaie, considérée comme monnaie, n’est point une grandeur appréciable, à moins qu’on ne veuille la considérer sous le rapport de son poids ou de son volume. Mais si l’on veut l’apprécier sous ce point de vue, on n’arrivera point à des résultats intéressans. On ne sera pas bien avancé pour savoir qu’on a deux ou trois litres de monnaie, ou qu’on en possède 4 kilogrammes. Et, en effet, ce qui importe, en fait de monnaie, ce n’est pas d’en avoir un sac ou deux, d’en posséder trois ou quatre livres ; ce qui importe, c’est d’en avoir pour une valeur plus ou moins forte. C’est donc la valeur qu’il importe surtout et principalement d’apprécier dans la monnaie, comme dans les autres marchandises, et dès lors le mot franc, ou tout autre terme équivalent à celui-là ne peut plus désigner une unité de monnaie, mais une unité de valeur ; par la même raison que le mètre ne désigne pas une unité de chemin, mais une unité de longueur.

Les chemins et les grandes routes ne se mesurent pas comme chemins ou comme grandes routes, mais comme longueurs ou comme distances. Les prairies et les champs ne se mesurent pas comme prairies ou comme terres labourables, mais comme superficies, et à titre de superficies. Le vin et l’huile ne se mesurent