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Page:Revue pédagogique, année 1920.djvu/889

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Nécrologie.


Auguste Guillaume
(1862-1920).

Les vacances dernières en ont été assombries. La mort a frappé Guillaume en pleine activité, en plein élan. Le coup a été ressenti comme un chagrin personnel par ses amis, par ses collègues, par le corps enseignant qui l’avait adopté et qui l’aimait. Et le malheur est grand pour l’Université, car pareille convenance d’un homme à ses fonctions est une réussite assez rare de la destinée.

La Revue ne peut le laisser partir sans un dernier adieu ; il en était un familier ; il y écrivait ; la lisait ; s’occupa des questions qu’elle discute ; toute sa vie étroitement mêlée à celle de l’enseignement.

Histoire d’une belle rectitude que la sienne ; d’un même jet ; celle d’un robuste marcheur qui va droit son chemin, capable de monter les dures côtes et de pousser toujours plus avant.

Il était né, dans la vallée de l’Yonne, d’une famille de petits cultivateurs bourguignons. Et sans doute, c’est d’une psychologie trop facile de rattacher les qualités d’un homme à celles de la classe sociale où il a son origine. Disons donc seulement que Guillaume trouva dans son hérédité une vigoureuse honnêteté et une grande vaillance, toute sa vie, il a donné l’impression d’entreprendre les besognes, comme on se lance à l’assaut, tambour battant. Mais la fée qui l’avait doué lui avait donné en outre un esprit éveillé de bonne heure et une heureuse mémoire. Le petit gars fut promis à l’enseignement et il passa, sans escale intermédiaire, de l’école du village à l’école normale d’Auxerre.

Là, il apprit l’existence de Saint-Cloud ; il aurait pu tout