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Page:Revue pédagogique, année 1925.djvu/923

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ORGANISATION DE L’ENSEIGNEMENT SÉLECTIF

Gary. Il n’y a qu’une seule classe pour des enfants défectifs à l’école Frœbel et 3 classes pour les enfants ne parlant pas l’anglais ou demandant une assistance spéciale. Pourtant la population scolaire se compose en grande partie d’émigrants de toutes les races et de toutes les nationalités. D’après Flexner et Bachman[1] il n’y avait en 1910 que 27 p. 100 d’autochtones, Burris[2] reproduit dans son compte rendu une photographie de 19 enfants d’une même école appartenant à 19 nationalités différentes. On comprend que dans une population si mêlée, il y ait plus d’enfants à développement irrégulier qu’ailleurs. Si un enfant est faible pour une ou deux branches d’enseignement il peut suivre pour ces branches les classes d’un degré inférieur. I peut y fournir un travail double en diminuant le temps consacré aux jeux et aux activités libres. Il en est de même pour l’enfant aux aptitudes supérieures à celles des enfants de son âge. Celui qui ne se plaît pas aux études théoriques peut consacrer la plus grande partie de son temps aux travaux d’atelier ou aux sciences appliquées. C’est ainsi qu’on donne aux enfants la possibilité de développer leurs goûts et aptitudes et à l’école celle de les sélectionner selon leurs affinités.

Les enfants des degrés supérieurs travaillent deux heures par jour aux ateliers très richement installés dans les deux écoles les plus récentes : (Emerson School et Frœbel School) : menuiserie, ébénisterie, atelier d’installation électrique, imprimerie, etc. Ce n’est pas du préapprentissage, au sens étroit du mot, qu’on y fait. Comme l’ont remarqué avec raison Dewey et M. Delvolvé, on y vise plutôt des fins éducatives proprement dites. D’habitude l’enfant ne reste dans un atelier qu’un trimestre, c’est-à-dire 13 semaines. Si le travail lui déplaît, il peut en changer après 5 semaines qui forment ainsi un cours d’essai. Il doit changer d’atelier au moins deux fois par an. On lui évite ainsi le pur entraînement automatique qui serait préjudiciable au développement de sa jeune intelligence. En lui enseignant toujours des choses nouvelles, on vise à développer son jugement et son raisonnement et on confère au travail son véritable caractère édu-

  1. Flexner et Bachman, fig. 2, 3 et 4, p. 6-8.
  2. Burris ; Bulletin, planche 12.