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L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE EN BELGIQUE.

non-seulement par les deux partis qui divisaient la Chambre des représentants, mais par la généralité de l’opinion publique. La tâche était certes ardue.

Le rapport présenté sur le projet de loi par la section centrale, composée presqu’en entier de catholiques, indiqua les tendances de la majorité. Ces tendances peuvent se résumer en peu de mots : l’école libre devait être la règle, l’école communale l’exception ; l’État ne devait intervenir que lorsqu’une lacune existait que la liberté avait été impuissante à combler. Enfin, sous l’empire d’une Constitution qui ne reconnaît aucun culte à titre d’autorité et qui n’a avec les ministres d’une religion d’autre rapport que ceux exigés pour le paiement de leur traitement, on admettait le prêtre à titre d’autorité dans les écoles créées en vertu de la loi.

Le parti libéral, lui, accepta cette loi sans enthousiasme. Il ne voulait plus du monopole de l’État, il ne voulait pas davantage du régime de la liberté pure ; il acceptait cette loi qui lui semblait surtout accommodée aux besoins du moment ; seul, peut-être, des deux contractants, il l’acceptait sans arrière-pensée et moins pour les améliorations qu’elle consacrait que pour celles qu’elle n’empêchait pas de poursuivre et d’accomplir.

« J’accepte la loi, disait M. Cools, non pas que je la regarde comme une œuvre achevée, ni surtout complète, mais parce qu’elle est aussi bonne qu’il est permis de l’espérer dans les circonstances actuelles. »

Cette loi à été toute de conciliation et de transaction. Elle fut promulguée le 23 septembre 1842. Le gouvernement invita immédiatement toutes les communes à organiser des écoles communales ; et cette invitation, qui suivait de si près le vote de la loi, indique manifestement que le gouvernement n’acceptait pas l’interprétation que le parti