Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1878.djvu/162

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
152
REVUE PÉDAGOGIQUE.

naissances les plus indispensables dans les diverses circonstances de la vie, leur enseigner les vérités fondamentales de la religion chrétienne, former et élever en eux le caractère, en d’autres termes, exciter et développer le sentiment de la dignité personnelle. On peut différer d’opinion sur l’importance à donner à chacun de ces trois éléments de l’éducation, ainsi que sur les moyens les plus propres pour les communiquer ; mais il n’est personne, ayant médité un instant sur ces questions, qui ne reconnaisse que l’enseignement auquel il manquerait l’une des conditions que nous venons d’énoncer, serait un enseignement imparfait.

Un autre inspecteur des écoles, dans un de ses rapports, insistait tout particulièrement sur les habitudes que l’enfant contracte de bonne heure à l’école, et qui devront exercer plus tard sur les événements de la vie une influence heureuse ou funeste. « Nul doute, dit M. Bellairs, tant vaut le maître, tant vaut l’école. Le maître est-il indolent, négligé dans la préparation de ses leçons, se montre-t-il indifférent aux travaux de ses élèves. l’indiscipline et le désordre régneront dans la classe, quelle que soit l’étendue de son savoir, ou la perfection de ses méthodes. Est-il au contraire, laborieux, vigilant, jaloux de rendre son enseignement fructueux et intéressant, ses qualités se communiqueront aux élèves avec plus ou moins de facilité, selon le milieu auquel ils appartiennent. Les leçons de l’école suivent l’enfant plus tard dans la vie ; les préceptes et les exemples du maître sont une semence qui portera tôt où tard ses fruits. Je ferai volontiers la part de la première éducation, bonne ou mauvaise, que l’enfant a reçue. dans la maison paternelle, mais j’affirme que de l’éducation donnée dans nos écoles publiques dépendra en bien ou en mal le caractère de la nation. »