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L’ÉCOLE TURGOT AU HAVRE.

Ils ont assisté au spectacle imposant de la fusion de la fonte et de sa coulée dans des moules de roues. Ils ont vu en fonction de puissants marteaux de forge mus par la vapeur. Dans un vaste atelier marchaient bruyamment les tours, les machines à raboter, à percer, etc., qui concourent à la confection des roues et des hélices. Parmi les travaux qui ont été le plus remarqués, il faut citer le forage d’un gigantesque canon de siége. L’opération empruntait un intérêt particulier à cette circonstance, que les élèves avaient été témoins, quelques jours auparavant, d’essais de pièces de marine tirant sur un but placé en mer.

Les docks ont été l’objet d’une longue promenade. La variété des marchandises, catés, sucre, poivre, alcools, huiles, pétrole, etc., et l’indication de leur provenance, constituaient une révision de la géographie agricole et commerciale. L’industrie était là également, avec ses moyens perfectionnés. Trois choses ont surtout attiré l’attention : une machine ingénieuse pour pulvériser le sucre, un procédé simple et rapide de mesurage des spiritueux et un système hydraulique, mu par la vapeur, pour le chargement et le déchargement des navires.

Enfin les connaissances des élèves de Turgot en physique les ont mis à même de faire une visite très-fructueuse aux phares de la Hève. On les a conduits tout d’abord au sommet d’une des tours, jusqu’à la cage où sont placés les prismes réflecteurs, dont leur professeur a expliqué sur place le mode d’action. Ensuite, on les a introduits dans la chambre des machines. C’était une bonne occasion, et on ne l’a pas négligée, d’étudier la question des phares à huile et des phares électriques, des phares à feux tournants ou à feux fixes, et la question de l’éclairage des navires par l’électricité.