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REVUE PÉDAGOGIQUE.

invitée à choisir telle école qui lui paraît préférable ; elle doit en désigner une, et le choix étant fait, elle doit y envoyer régulièrement l’enfant. À l’origine, lorsque les écoles étaient encore peu nombreuses, le Conseil se préoccupait de savoir si dans le district les écoles existantes offraient tous les moyens d’instruction, et le principe de l’obligation n’était appliqué que là où il y avait place pour les enfants.

En 1871, le nombre des visiteurs était de 73 seulement ; en 1873, il fut porté à 194 ; en 1875, il s’éleva à 153. Tel fut le zèle de ces fonctionnaires, que le nombre des inscriptions pour toutes les écoles de Londres dépassa de 134, 000 celui qui existait quatre ans auparavant. Un fait qui donne plus de prix au service rendu par les Board Schools, c’est que presque tous les enfants y ont été amenés sans contrainte. On a eu le tort de croire un instant que ces écoles avaient été ouvertes spécialement pour les enfants pauvres ; elles sont maintenant mieux appréciées et jouissent d’une popularité méritée, parce qu’elles reçoivent tous les enfants, sans distinction de fortune ou de position.

Si le principe de l’obligation est en général admis, il rencontre parfois dans l’application de sérieuses difficultés.

Tel individu, père de six enfants, gagne 50 schellings par semaine ; au lieu de faire profiter sa famille du fruit de son travail, il dissipe son argent à la taverne ou le perd au jeu. La malheureuse mère se voit obligée de travailler hors de chez elle, et la fille aînée est retirée de l’école pour garder les plus jeunes enfants dont quelques-uns sont eux aussi en âge d’école. S’étonnera-t-on que cet individu, comme tous les gens de son espèce, se plaigne de l’ingérence du Board dans le gouvernement de la famille ? On reconnaîtra du moins que cet homme a un devoir à remplir envers la