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REVUE PÉDAGOGIQUE.

c’est qu’après l’avoir franchie en quelques pas nous allons atteindre les sections qui nous intéressent.

De la porte extérieure au Palais même, une large marquise vitrée, peut-être un peu trop basse pour offrir ce coup d’œil grandiose qui conviendrait à une entrée d’honneur, nous conduit à couvert.

Un battant de porte à pousser, et nous sommes dans le Palais. Devant nous se prolonge l’avenue que nous avons commencé de suivre, mais plus haute de voûte maintenant, plus vaste et plus majestueuse dans ses proportions. À notre droite et à notre gauche, immenses dans leur rectitude, s’étendent à perte de vue les galeries. En 1867, tout était elliptique au Champ-de-Mars, et le coup d’œil, se heurtant aux courbes des enceintes, ne pouvait embrasser jamais qu’un espace restreint. Aujourd’hui tout est à angle droit, et le regard s’enfonce sans obstacle dans ces sortes d’avenues qui mesurent près d’un kilomètre. Nous n’avons donc, tout en marchant droit devant nous, qu’à regarder rapidement à notre droite et à notre gauche pour nous faire une idée de la distribution générale de l’Exposition.

Ce que nous apercevons tout d’abord, c’est une longue et triple file de voitures. Immédiatement après, voici les machines. Ici le coup d’œil est vraiment plein de grandeur. Cette galerie colossale dans toutes ses proportions, ces machines qui luttent d’activité et d’industrie, et semblent s’être réunies là, esclaves dociles de l’homme, pour témoigner de la domination de l’esprit sur la matière ; tout ce bruit, tout ce mouvement, tout cet ensemble de force et de travail, frappent le spectateur d’une impression vive et forte : si peu versé qu’on soit dans les secrets de la mécanique, on ne peut se défendre d’une admiration instinctive. Payons notre tribut, et poursuivons notre route.