Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1878.djvu/557

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
545
L’ÉDUCATION DES SENS.

bon marché. En cherchant, il est vrai, dans les vitrines, nous trouverions bien quelques éditions Charpentier ou Lévy quelques publications scientifiques émanées de maisons spéciales, quelques volumes exposés en guise d’échantillons par les Belin, les Delagrave, les Delalain ; nous trouverions surtout ces ravissantes éditions de la maison Jouaust, que l’on pourrait qualifier de bijoux rétrospectifs, et qui semblent avoir été mises à pour réconcilier un peu avec l’imprimerie moderne les ancêtres de ce bel art ; mais enfin, ce qui frappe l’œil, c’est, çà et là, un petit nombre d’ouvrages coûteux, illustrés par le crayon de nos maîtres du dessin et à côté la foule innombrable des enluminures que désigne ce nom aussi barbare que l’est trop souvent la chose elle-même : les chromos.

(À suivre.)

L’ÉDUCATION DES SENS.

Une idée généralement admise, quoiqu’elle soit de date récente, c’est que tout enfant qui vient au monde est un travailleur en herbe, un futur apprenti d’une profession encore inconnue à l’heure de sa naissance, mais qui réclamera de lui des aptitudes, une habileté, sans lesquelles il resterait inévitablement au-dessous de sa destinée. Ces aptitudes, il doit les acquérir dès l’enfance, parce que c’est dans cette période de la vie que les organes se forment, se prêtent le mieux aux fonctions pour lesquelles ils sont faits. C’est donc aux mères et aux instituteurs que s’adresse