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LES ÉCOLES AUX ÉTATS-UNIS.

être un fonctionnaire méritant sans être un homme éminent, et par conséquent sans avoir la force nécessaire pour dominer les difficultés de la situation. Aussi le plus grand nombre de ceux qui entrent dans ces fonctions n’y mettent-ils pas leur âme tout entière, parce qu’ils n’envisagent pas sans défiance l’avenir. Nous pouvons invoquer encore sur ce point le témoignage toujours sincère et éclairé du commissaire de l’éducation, M. J. Eaton, qui, dans un passage déjà cité par nous, indique le mal et les efforts tentés aujourd’hui par les pédagogues pour le combattre.

« L’institution générale de surintendants capables et consciencieux ouvrirait une ère nouvelle dans l’histoire des États-Unis. Pour parvenir à ce but, il serait nécessaire, dans plusieurs régions, d’accroître largement les traitements et d’apporter un plus grand soin aux choix de ces fonctionnaires. Les hommes d’un caractère élevé et d’une intelligence cultivée sont trop recherchés dans les autres positions pour entrer dans le corps des surintendants, s’ils ne sont assurés d’y trouver, avec une situation honorable, le moyen d’élever convenablement leur famille et le temps d’accomplir leur mission de manière à en assurer le succès.

» Une prolongation de la durée légale des fonctions des surintendants en général serait un autre moyen de parvenir au même résultat. Dans le plus grand nombre des États, ils ne restent guère qu’un ou deux ans au même poste. Cette période peut sembler assez longue à des hommes

    Chicago, et qu’au commencement de cette année, M. Philbrick, après vingt-deux ans de services, a éprouvé le même sort à Boston. Quel que soit le mérite du directeur de l’École supérieure et normale des filles qui a été élu à sa place, ce fait est une nouvelle preuve du peu de sécurité qu’offrent les fonctions pédagogiques en Amérique.