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REVUE PÉDAGOGIQUE.

DU MOBILIER DES ÉCOLES.


Son importance au double point de vue de l’hygiène et de l’enseignement. — La question du mobilier, dans les établissements d’enseignement, a longtemps été regardée comme un détail sans aucune importance. Les élèves, souvent entassés dans un local presque toujours trop exigu et assis sur des bancs incommodes, y contractaient les habitudes de maintien les plus vicieuses et les plus contraires à l’hygiène. Il ne faudrait pas remonter bien haut pour trouver l’exemple d’écoles où les élèves serrés sur des bancs trop étroits, se voyaient forcés d’écrire sur leurs genoux.

Il y a une vingtaine d’années environ, on a commencé à comprendre que cette question méritait plus de considération qu’on ne lui en avait accordé jusqu’alors. C’est principalement aux États-Unis que l’on s’est le plus préoccupé de réformer les habitudes pernicieuses qui présidaient à la construction du mobilier scolaire ; on a cessé de croire qu’il fallait surtout s’attacher à gagner le plus de place possible et à réduire les dépenses.

Des professeurs compétents, de célèbres hygiénistes ont donné leur avis, et, par des statistiques établies avec le plus grand soin, ont montré quelles étaient les conséquences funestes de la négligence apportée dans la confection des tables-bancs.

Ce sont des médecins des États-Unis qui, les premiers, ont vu et signalé le danger, vers 1854. « En Europe, le mouvement fut beaucoup plus tardif ; une brochure du docteur Schreber, de Leipzig, avait signalé le mal dès 1858. Mais