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DU MOBILIER DES ÉCOLES.

Ajoutons, cependant, qu’il est inexact d’attribuer l’énorme proportion des myopes, parmi les enfants des écoles, uniquement et exclusivement au régime de ces établissements. Il est évident qu’il y a en dehors de l’école, et même à la maison, un ensemble de circonstances favorables qui contribue à produire la myopie.

L’absence du dossier n’a pas des inconvénients moins redoutables, et c’est pour ce défaut que la réforme semble devoir être le plus difficile. On prétend que l’élève doit s’habituer à se tenir droit, sans avoir besoin pour cela d’être soutenu, et que le dossier prédisposerait l’enfant à la mollesse, à l’abandon et à la nonchalance. Mais ceux qui opposent de telles raisons ne voient-ils donc pas qu’ils arrivent à un résultat absolument opposé à celui qu’ils se proposent d’atteindre ?

L’enfant ne saurait et ne pourrait tenir constamment droite la partie supérieure de son corps lorsqu’il reste trop longtemps assis. Si son dos ne trouve aucun appui, il ne tarde pas à se fatiguer, il laisse s’affaisser sur ses reins son dos et sa poitrine ; il courbe le cou, laisse tomber la nuque en avant, s’accoude et se penche sur la table. Alors, les fausses côtes viennent comprimer les organes digestifs et respiratoires ; les fonctions ne s’accomplissent plus avec facilité ; de là, des congestions qui se manifestent par des saignements de nez souvent inoffensifs, quelquefois redoutables.

Une autre source de graves inconvénients, avons-nous dit, est le manque de proportions dans les dimensions du banc et de la table. Ces inconvénients sont de plusieurs natures. Si le banc et la table sont trop petits pour l’élève, un double inconvénient se présente : les jambes de l’élève, trop longues pour venir se poser sur la barre d’appui,