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REVUE PÉDAGOGIQUE.

les enfants au travail, fissent belle part, non-seulement à l’émulation, mais encore au mobile que je viens d’indiquer et qui n’est d’ailleurs lui-même qu’une des formes de l’émulation. Les dictées, les récits, les simples causeries, et surtout les grands exemples dont notre histoire abonde peuvent servir à allumer cette flamme, mais il faut que .le maître ait un plan et n’aille pas au hasard. Quels textes, quelles leçons, quels exercices y consacre-t-il ? Où est leur place dans l’ensemble du programme de la classe ? Quelle gradation ou quelle suite établit-il pour cette partie de sa tâche ? Voilà ce qu’il serait bon de faire ressortir. Les vertus civiles, le patriotisme militaire, les institutions nationales, paraissent offrir les trois principales divisions du plan à suivre ; mais l’essentiel est qu’il y ait un plan.

Bien entendu que nous n’excluons pas les autres moyens quelconques qui sont de nature à exciter le zèle des écoliers, le sentiment religieux, l’influence de la famille, etc. : tout cela doit entrer dans le cadre que nous demandons. Mais il y a un moyen qui ne se met pas dans les plans, et qui pourtant est des plus efficaces, c’est l’intérêt que le maître sait donner à son enseignement. Comme cet intérêt naît surtout du mode d’enseignement, nous avons à solliciter, à ce propos, l’avis des bons maîtres sur une question pédagogique aujourd’hui très-discutée :

Le Livre et la Parole. Dans quelle mesure respective le livre et la parole doivent-ils concourir à la formation de l’intelligence de l’enfant, à l’acquisition des connaissances qui lui sont nécessaires, aux exercices d’enseignement et aux procédés d’éducation qui composent le régime scolaire ? C’est un point qu’il convient d’examiner et sur lequel j’ai, pour ma part, plus d’un doute. Les Améri-