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REVUE PÉDAGOGIQUE.

rait même des hommes du monde instruits et capables ? Les institutrices, sur ce point, me paraîtraient offrir plus de garanties d’aptitude : elles ont ce tact fin, cet art des détails, ce jeu de conversation et cette spontanéité que l’on chercherait vainement chez la plupart des hommes.

En tous cas, c’est une question digne de l’attention des pédagogues, et nos maîtres pourront à ce sujet produire ou leurs réflexions ou leurs exemples.

À part ces conversations didactiques, dont l’emploi peut être plus ou moins étendu ou restreint, ce qui du moins n’est pas contestable ni douteux, c’est l’autorité de la parole du maître, supérieure à tout autre mode d’enseignement. Une leçon de grammaire, d’arithmétique ou autre, : sera toujours plus intéressante et mieux comprise, si le maitre l’expose, que si le livre seul la montre à l’enfant. Aussi, au lieu de rester comme spectateur sur son estrade, ou de n’avoir d’autre voix que celle du signal de buis, comme cela se voit encore dans quelques écoles, le bon maître fait leçon, tantôt à une division, tantôt à une autre ou quelquefois à deux divisions réunies, et loin d’abandonner les enfants à la baguette des moniteurs ou aux exercices de table, il se prodigue lui-même. Le travail général naît de ce zèle, qui se communique promptement aux écoliers, et la classe alors a de la vie, du mouvement, de l’intérêt.

Ainsi, il faut que les programmes envoyés montrent quelle est la part d’intervention du maître dans l’enseignement de chaque division, quelle est celle des moniteurs et, s’il y a lieu, celle des sous-maîtres ; où se placent la leçon collective, l’exercice au cercle, le devoir aux tables. Tout cela est indispensable pour bien juger un régime scolaire.