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LA FORME DES SALLES DE CLASSE.

avons visitées, nous a convaincu qu’il n’est pas indifférent d’adopter telle forme de préférence à telle autre. Le rectangle allongé ne peut arbitrairement se substituer au rectangle raccourci, ni la forme carrée s’employer concurremment avec toute figure rectangulaire.

Dans l’organisation scolaire se présente un élément de la plus haute importance : c’est le groupement des élèves. Au point de vue spéculatif, il est antérieur à la forme du local et devrait servir à la déterminer, mais il n’en est point ainsi dans la pratique des choses où le maître est dans la nécessité de disposer ses élèves conséquemment à la forme de la salle où il s’établit. De là naissent des difficultés de plus d’un genre.

Pour que le maître se trouve dans les conditions les plus favorables à une bonne discipline, il est nécessaire que ses élèves soient disposés de telle sorte que, de la chaire, son regard puisse aisément en embrasser l’ensemble. Cette condition est indispensable, mais elle ne suffit pas. Il faut, de plus, que, placé sur n’importe quel point du local, il ne cesse de les apercevoir avec une égale facilité.

En un mot, il importe que le champ visuel, dans lequel le groupement lui apparaît, soit le moins variable possible.

Nous constatons depuis longtemps, dans les salles rectangulaires allongées, une discipline relâchée quand l’estrade est disposée sur le petit côté du rectangle. Les élèves se présentant, dans ce cas, dans l’ordre épais, au regard du maître, se couvrent, au delà d’une certaine distance, par leurs files serrées, dans le sens de la longueur, et mettent des rangs entiers à l’abri d’une surveillance efficace.

C’est d’ailleurs un fait d’expérience que la puissance disciplinaire du regard décroît rapidement et s’éteint au-delà d’une limite assez rapprochée. Aussi considérons-nous