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LA SCIENCE AGRICOLE.

à un égal degré l’humanité tout entière, le riche comme le pauvre, le citadin aussi bien que le villageois ; — qui, pour être exercée avec intelligence et profit, réclame des notions précises en physique, en chimie, en histoire naturelle, en hygiène, etc., et pour laquelle on se contente, le plus souvent, d’un apprentissage exclusivement corporel : c’est l’art de cultiver le sol et de lui faire produire les plantes dont on a besoin. À part quelques rares exceptions, nos cultivateurs et nos maraîchers ne connaissent guère les motifs de leurs divers travaux ; il agissent exclusivement d’après la tradition ou d’après l’exemple de quelque voisin plus instruit et plus entreprenant. La pratique, assurément, est une conseillère dont il ne faut jamais négliger les avis : mais si elle était éclairée par quelques notions scientifiques, elle guiderait plus efficacement celui qui la consulte.

Je ne rêve pas de transformer en savants agronomes les élèves de nos écoles rurales : toutefois est-il impossible de leur faire comprendre les notions scientifiques qui se rapportent à l’art de cultiver le sol ? — Je ne le pense pas, et j’ai pour moi l’expérience. — Mais, dira-t-on, les instituteurs sont-ils tous préparés à ce nouvel enseignement ? — Il se peut qu’un certain nombre de maîtres ne possèdent pas, sur cet objet, toutes les données nécessaires ; mais ils peuvent les acquérir facilement. Notre travail a pour but de leur en fournir les moyens : il comprendra la chimie, la physique, l’histoire naturelle, l’hygiène à l’usage des paysans, exposées en termes si simples, si élémentaires qu’elles seront à la portée de toutes les intelligences. Nous recommanderons les collections de terres, de plantes, de graines, d’insectes, etc…, mais nous indiquerons comment on les prépare à peu de frais. Les instituteurs auront à faire quelques expériences de laboratoire ; mais nous les décrirons si minutieusement que le moins habile pourra se tirer d’affaire.

Les traités d’agriculture ne manquent pas en France. Toutefois les grands ouvrages ne peuvent être utilement