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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1879.djvu/339

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REVUE PÉDAGOGIQUE.

ment, seront eux-mêmes vertueux ; et dans le système adopté par Aristote, presque tous les citoyens ont part au gouvernement. Or trois choses contribuent à rendre les hommes vertueux : la nature, l’habitude et La raison. Il faut qu’il y ait entre ces trois éléments une constante harmonie. On cultivera donc soigneusement la raison des citoyens, en surveillant les conditions de leur naissance et la formation de leurs habitudes.

L’éducation de l’enfant commence avant qu’il soit né, avant même qu’il soit conçu. Elle se divise en trois périodes, répondant à la double nature de l’homme, qui est à la fois corps et âme, et à la double faculté de l’âme, qui possède à la fois la sensibilité et l’intelligence. « L’homme étant composé de deux parties, l’âme et le corps, nous observons que l’âme comprend pareillement deux parties, celle qui possède la raison, et celle qui en est privée, et que chacune de ces deux parties a ses dispositions ou manières d’être, l’une l’appétit, l’autre l’intelligence. Mais comme, dans l’ordre de la génération, le corps est avant l’âme, ainsi la partie irraisonnable est avant la partie raisonnable. Cela est d’ailleurs évident : car la colère, la volonté, les désirs se manifestent chez les enfants dès les premiers moments de leur existence ; tandis que le raisonnement et l’intelligence ne se montrent qu’à la suite d’un certain développement. Voilà pourquoi le corps doit nécessairement être, avant l’âme, l’objet des premiers soins ; et ensuite, la partie de l’âme qui est le siége des désirs, en ayant toutefois en vue l’intelligence, dans les soins que l’on donne à cette partie, et l’âme, dans ceux que l’on donne au corps[1]. » Cette division s’accorde avec celle que nous.

  1. Polit., p. 249.