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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1880.djvu/151

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LES ÉCRIVAINS PÉDAGOGUES DU XVIe SIÈCLE.

la haute curiosité, l’avidité de connaître, d’étendre en tout sens et d’approfondir le savoir. N’importe : avec Montaigne, c’est bien de l’être humain qu’il s’agit, de l’homme vivant dans le monde et formé pour la vie ; c’est lui encore qui nous éloigne le plus de cette froide conception, de cette aberration monacale et scolastique de « l’automate dialecticien », irait de la culture despotique et bornée du moyen âge.

Tels furent ces esprits, qui font honneur à l’esprit, ces novateurs bienfaisants, ces hommes de cœur au jugement droit qui, pour avoir aimé l’enfant et respecté l’homme en lui, demeurent nos maîtres en pédagogie. Ils tiennent leur place dans ce grand Conseil perpétuel de l’Éducation qui se recrute à travers les siècles parmi l’élite des penseurs.

Souhaitons, en finissant, que les extraits présentés ici au lecteur le mettent en goût de connaître tout entiers les écrivains pédagogues du seizième siècle. Ils ont, avec complaisance, avec un scrupule attentif et une perspicacité faite de bon sens comme de bonne foi, traité (la plupart en latin nous devons en prévenir) ce grave problème de l’éducation, d’où tant de choses dépendent qu’il ne rencontre pas en France, aujourd’hui, un seul indifférent.

Paul Souquet,
Agrégé de philosophie.