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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1880.djvu/614

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REVUE PÉDAGOGIQUE.

il reçoit un affluent du nord, le Liba. Un moment attiré à l’est, Livingstone se décida définitivement pour le Liba et avec ses canots atteignit le 13° à Nyamoana. Il continua la route par terre jusqu’au lac Dilolo, d’où sort le Liba ; il fut aidé par le chef bienveillant de Kabompo, Shinté, et se portant à l’ouest, il franchit les montagnes qui ferment le bassin du Zambèze, traversa des fleuves qui vont au nord, le Kasaï, le Couango, et qui certes appartiennent ou à un lac intérieur ou au Congo ; il dépassa un nouveau faîte, le Tula-Mangongo, trouva la Coanza et, par Cassangé et d’autres comptoirs portugais, arriva à Saint Paul de Loanda, le 31 mai 1854.

Il était malade ; à peine pouvait-il se tenir sur le bœuf qui lui servait de monture, et quand le commissaire anglais, M.Gabriel, lui donna sa propre chambre, il éprouva une sensation délicieuse en s’étendant dans un bon lit ; depuis six mais il couchait sur la terre. Les Portugais admirèrent cet Anglais qui avait traversé tant de contrées africaines et ils le comblèrent de soins. Dès qu’il fut remis, il explora la Coanza au sud, à Massangano et à Pongo-Andongo, et reprenant son chemin à l’est, il alla voir le chef Matiamvo, jaloux de Shinté et de Sckélétou. Il n’apprit rien des sources du Zambèze, que les indigènes plaçaient vaguement du côté du soleil, dans les montagnes, et il revint au lac Dilolo et au Liba. Shinté toujours empressé lui fournit des canots, et avec ses Makololos qui s’étaient enrichis à Saint-Paul en déchargeant des navires de houille, « pierre qui brûle », il revit Linyanti en novembre 1855.

IL le quittait dès le 3 novembre. Il connaissait le cours moyen du Zambèze ; il n’avait pu rechercher le cours supérieur ; le cours inférieur l’attirait ; il voulait le suivre à partir de Séshéké et achever la traversée de l’Afrique. Sékéletou l’accompagna jusqu’au fleuve avec deux cents hommes ; il lui faisait honneur et lui prouvait son amitié. Le docteur avait déjà vu de belles chutes, mais aucune qui pût se comparer à celle de Kalaï, en aval de Seshéké : Mosi oa tounya, disent les indigènes, la fumée tonne là-bas, « Persuadé, dit Livingstone, que, M. Oswell et moi, nous sommes les premiers Européens qui l’aient vue, je l’ai appelée la chute de Victoria ». C'est un pieux hommage rendu à la reine et sorti d’un cœur vraiment anglais. Le fleuve,