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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1880.djvu/644

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REVUE PÉDAGOGIQUE.

Il doit : 1° fournir à l’enfant la matière d’un travail personnel sérieux ;

2° Être à la portée de la moyenne des élèves de la classe et « se rattacher toujours à une leçon dont le souvenir est présent à l’esprit de l’enfant » ;

3° Être court, afin que tous puissent le faire intégralement et en y apportant une attention soutenue.

Ainsi, il ne faut pas se contenter de donner un travail qui occupe seulement les mains de l’enfant, comme cela arrive, par exemple, lorsqu’il copie un exercice de grammaire qui n’a pas été préalablement expliqué, qu’il écrit toute la conjugaison d’un verbe, ou que, sous prétexte de faire le résumé d’une leçon d’histoire, il copie au hasard quelques phrases qui n’ont aucun lien entre elles ; il faut surtout que l’esprit participe à l’exécution de ce travail.

Si le devoir est au-dessus de la portée des élèves, il est clair qu’ils ne feront rien de bien, et qu’ils ne tarderont pas à n’éprouver que du dégoût pour un travail auquel leur intelligence n’a pas été préparée. Pour éviter cet écueil, on aura soin de choisir le sujet du devoir dans les matières du programme qui se prêtent le mieux à ce genre d’exercices, et de s’assurer, par une série de questions, que la leçon qu’il s’agit d’appliquer a été bien comprise.

On n’oubliera pas que l’enfant est plus faible chez lui qu’à l’école. Dans sa famille, il se trouve ordinairement abandonné à sa seule initiative (car il est rare que ses parents soient en état de l’aider efficacement), et il se rebute dès qu’il rencontre dans son travail quelque difficulté qu’il ne peut surmonter facilement. Tandis qu’à l’école, sous le contrôle, sous la surveillance du maître, il fait plus d’efforts, et puis un conseil, un simple renseignement qu’on s’empresse de lui donner dès qu’on le voit