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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1880.djvu/646

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REVUE PÉDAGOGIQUE.

Nous ne le pensons pas. Six heures de classe sont très suffisantes pour de jeunes élèves, et l’expérience démontre que les quelques lignes qu’ils peuvent écrire après la classe sont plus qu’insignifiantes. L’objet de l’éducation n’est pas de forcer la nature, mais de la diriger. L’enfant n’est pas capable d’une grande contention d’esprit. Lorsqu’il a bien employé ses six heures de classe, ce qu’il lui faut, c’est du mouvement, de l’exercice. Qu’il joue bien pendant les récréations et le soir après la classe, ses études n’en seront que meilleures.

Ce n’est qu’à partir de la division la plus avancée du cours élémentaire que l’on peut commencer à habituer les enfants à fournir un petit travail fait en dehors des heures de classe. Dans la plupart des écoles de Paris, ce cours comprend trois ou quatre divisions ; les élèves de la première savent lire et écrire couramment, beaucoup sont âgés de huit ou neuf ans, quelques-uns même ont de dix à douze ans, tous enfin sont ou assez avancés ou assez âgés pour consacrer utilement à ce travail quelques instants de la soirée ou une faible partie des jours de congé. Ils se prépareront ainsi à l’effort plus sérieux qu’on exigera d’eux dans les divisions supérieures. De plus, ce n’est guère que dans le cours élémentaire, et quelquefois dans les dernières divisions du cours moyen, que les parents peuvent venir en aide au maître. La mère ne s’intéresse jamais plus vivement aux progrès de son enfant que lorsqu’il est au début de ses études. C’est avec bonheur qu’elle dirige son travail, qu’elle l’aide à vaincre les petites difficultés qu’il y rencontre. Plus tard ses connaissances ne seront plus à la hauteur de cette tâche, et elle sera certainement privée d’un des plus doux plaisirs qu’elle ait éprouvés. Mais du moins l’élan sera donné, et elle continuera à encourager ses