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REVUE PÉDAGOGIQUE

« Qu’ils unissent sans cesse, dit-il, en action comme en pensée, ces deux choses : la promenade scolaire et le musée scolaire. Que ia première alimente le second ; elle sera ainsi plus précise dans son objet, sans rien perdre de son intérêt, et elle associera d’une “manière plus intime les élèves au maître, par une sorte de collaboration dans la recherche des moyens d’enseignement.

» Une autre recommandation. En général, les comptes-rendus sont faits par les élèves du cours supérieur, — rarement par ceux du cours moyen, — jamais ou presque Jamais par ceux du cours élémentaire. Pour ces derniers, la chose se comprend ; ils écrivent difficilement encore, et, si la promenade dépasse trois ou quatre kilomètres, il est imprudent de les emmener. Mais toutes les fois qu’ils y prennent part, il faut leur demander d’en fixer quelques traits. N’écriraient-ils que dix ou quinze lignes à peu près exactes, que ce serait déjà un grand profit. Pour le cours moyen, il n’y a pas de doute. Il doit rédiger le compte-rendu, tout comme le cours supérieur. C’est la seule manière de le préparer à devenir à son tour un bon cours supérieur. Quant au résumé du maître, il est certes intéressant. Mais ce qui importe, c’est celui de l’élève ; c’est celui-là qu’on veut lire, pour savoir si la classe a su observer et retenir. »

M. C. Hippeau. — Le 31 mai est mort, à Paris, à l’âge de 80 ans, M. Célestin Hippeau, ancien professeur de faculté, auteur de plusieurs ouvrages destinés à faire connaître, en France, l’organisation de l’instruction publique dans divers pays étrangers. Né à Niort le 11 mai 1803, M. Hippeau était entré de bonne heure dans l’enseignement secondaire ; par son travail, il arriva à une chaire de faculté, d’abord comme suppléant de Génin à Strasbourg, puis à Caen, où il occupa pendant plus de vingt ans la chaire de littérature française (1847-1869). Il fut chargé en 1855 d’une mission littéraire en Angleterre et en 1867 d’une mission pédagogique aux États-Unis. Il publia sur cette dernière, en 1871, un ouvrage qui frappa vivement l’attention publique, parce qu’il venait à un moment où, pour relever la patrie de ses désastres, on se préoccupait de réformer l’éducation. Encouragé par le succès de ce livre, M. Hippeau publia des études analogues sur l’instruction en Allemagne, en