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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1884.djvu/281

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LA PRESSE ET LES LIVRES

fants ne suivent pas les mêmes établissements en sont troublées ; certains parents ne voient pas avec plaisir ces après-midi de liberté et plusieurs directeurs craignent que la jeunesse n’en retire plus de dissipation que de vrai profit. Quelques médecins même, parmi les membres de la conférence, se prononcent contre cette suite de cinq heures de leçons, malgré les pauses qui les coupent. On décide de s’en tenir aux diverses habitudes locales sur ce point.

Une assez longue discussion s’est engagée sur l’hygiène de la vue. On sait combien la myopie est fréquente dans les gymnases d’Allemagne ; dans les classes inférieures elle atteint 30 % des enfants, et dépasse parfois 70 et 80 % dans les classes supérieures. C’est un mal la plupart du temps héréditaire dans les familles allemandes, mais qu’on doit d’autant plus se garder d’augmenter. La négligence pourrait, en certains cas, conduire jusqu’à la cécité complète. Les médecins recommandent à la conférence un large éclairage des classes, de larges et hautes fenêtres, la lumière provenant du côté gauche, et des deux côtés ensemble dans les locaux assez vastes. Les salles de dessin doivent recevoir la lumière d’en haut. Il faut éviter autant que possible l’éclairage artificiel des classes, et, dans les heures obscures du matin ou de l’après-midi, si celles-ci ne peuvent être supprimées tout à fait, l’enseignement oral doit remplacer absolument le livre. Enfin, là où il n’est pas possible d’éviter l’éclairage, le gaz doit être préféré au pétrole.

Langue anglaise.

Education and Educartors, par David Kay. Londres, Kegan Paul, 1883. — Cet estimable ouvrage se compose de deux parties distinctes qui ne se suivent pas bout à bout, mais se développent parallèlement et se côtoient : un texte et un commentaire. L’auteur s’annote lui-même à chaque page, et ses scolies, formées de citations d’auteurs divers, empiètent souvent sur le texte jusqu’à le réduire à quelques lignes seulement. M. Kay nous avertit même avec modestie qu’il considère les notes, qui ne sont pas de lui, comme plus importantes que le texte où il parle en son propre nom. On est en effet confondu, d’abord de la peine qu’il a prise pour glaner cette gerbe énorme de citations à travers tant d’écrivains anciens et modernes : ensuite de la patience dont il a fait preuve en triant tous ces analecta et en les groupant autour de chaque question particulière. Un ouvrage composé avec méthode, écrit avec clarté et précision, ne perd rien de sa valeur propre pour être accompagné, sur tous les sujets qu’il aborde, d’une variété de pensées originales prises dans maint bon auteur. Seulement un pareil ouvrage ne se lit guère tout d’une haleine : il risque fort qu’on le traite comme un dictionnaire, comme un recueil de renseignements juxtaposés plutôt que fondus ensemble, comme un répertoire enfin que l’on consulte sur ceci ou cela et que