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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1885.djvu/454

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REVUE PÉDAGOGIQUE

sait en profiter. Lorsque le temps le permet, toute la bande enfantine, tambour en tête, fait joyeusement l’ascension d’une montagne ou se livre en pleine campagne à des jeux salutaires. On procède aussi parfois à une herborisation ; les plantes recueillies sont utilisées au décor des jeux de sable exécutés à l’école même et le plus souvent à la suite d’une causerie après laquelle l’élève représente avec du sable le lieu dépeint par la maîtresse dans son histoire. Ce genre de travail, très intéressant, donne à l’élève une certaine initiation artistique. Parfois on rapporte de la promenade quelques échantillons des produits de cette belle nature, des minéraux, de simples fragments de roche ; tout cela collectionné dans une vitrine sert de complément à la leçon orale. Ces divers objets deviennent tour à tour les sujets d’entretiens familiers.

Le matériel d’enseignement à l’usage des jardins d’enfants est le même que celui des écoles enfantines du canton de Genève. L’ameublement seul diffère en ce que les sièges, au lieu d’être des bancs, sont des chaises. Quant à l’estrade, elle est également supprimée. Durant la causerie, les élèves sont placés de façon à former un demi-cercle en face duquel s’assied la maîtresse. S’agit-il de procéder à quelque occupation, chaque enfant prend place auprès d’une table horizontale et non oblique, assez large pour être occupée des deux côtés à la fois.

J’ai constaté également, parmi les travaux des élèves les plus avancés, quelques solides géométriques en carton de couleurs variées et d’une forme rigoureusement exacte ; mais l’exécution de ces solides réclame une précision et une habitude telles que les petits artistes du jardin d’enfants ne s’en tirent honorablement qu’avec le secours de la maîtresse.

Tels sont les principaux faits que j’ai pu observer dans mon récent voyage en Suisse…

Saint-Étienne, janvier 1885.