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LA MUTUALITÉ

retraite ; insécurité aggravée par l’insuffisance actuelle des tables de mortalité (p. 78). Ces deux causes d’insécurité n’existent pas pour le livret individuel (p. 79).

La productivité du fonds commun est notablement inférieure — malgré le taux de faveur de 4,50 p. 100 — à la productivité du livret individuel. M. Lépine en donne d’abord la preuve suivante : 1 franc versé à capital aliéné à la Caisse nationale des retraites, par un déposant âgé de 55 ans, lui donne droit, sur le tarif de 3,50 p. 100, à une rente viagère immédiate de 0 fr. 0805. Versé au fonds commun, le revenu de 1 franc à 4,50 p. 100, pour un sociétaire également âgé de 55 ans, sera seulement de O fr. 045.

On remarquera que pour faire ce calcul M. Lépine assimile absolument le versement au fonds commun inaliénable avec le versement à capital aliéné à la Caisse des retraites. Si cette assimilation est exacte, son calcul est juste et sa démonstration concluante — mais d’excellents mutualistes, doublés d’excellents calculateurs, n’acceptent pas cette assimilation.

Cette assimilation faite et acceptée comme principe indiscutable, M. Lépine s’est livré à une série de calculs (p. 91-102) d’où il ressort que les versements au livret individuel à capital aliéné, à 3,50 p. 100, sont plus productifs que les versements au fonds commun inaliénable à 4,50 p. 100. Il y a, d’après lui, une différence de 27,9 p. 100 en faveur du livret individuel {p. 98-99).

Les critiques qui précèdent s’adressent-elles à la fois aux sociétés ordinaires et à la Mutualité scolaire, ou plus spécialement aux sociétés ordinaires ? M. Lépine ne le dit pas expressément. Mais en continuant de faire le procès du fonds commun et d’exalter les mérites du livret individuel, il semble viser plus particulièrement les Mutualités scolaires, notamment à partir de là page 116.

L’orientation nouvelle que MM. Cavé et Ed. Petit veulent ou, plus exactement, « proposent » de donner à la Mutualité scolaire, part de cette idée, que M. Lépine écarte entièrement, — mais que nous acceptons — savoir que le fonds commun représente l’effort collectif, et le livret individuel l’effort personnel. Le