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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1906.djvu/358

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REVUE PÉDAGOGIQUE

les lettres, à conjoindre les syllabes… et qu’il sçache même la manière d’instruire les enfants en ces choses. »

L’engagement des maîtres ne se faisait pas partout de la même façon. En Champagne, vers la fin de l’ancienne monarchie, les postulants recouraient aux « offres et demandes d’emploi » des feuilles périodiques. On lit dans le Journal de Troyes du 29 décembre 1784.

AVIS

Un jeune homme, d’une conduite régulière, voudrait trouver dans quelque village du diocèse une place de maître d’école qui, jointe à son industrie, pût le faire vivre et l’entretenir honnêtement. Il possède assez bien le plain-chant ; il sait les premières règles de l’arithmétique ; sans avoir une bonne écriture, il a de fort bons principes ; du reste, il a beaucoup d’intelligence et d’émulation, une bonne volonté et des dispositions qu’il est en âge de mettre à profit, car il n’a que dix-neuf ans. S’adresser au Bureau ou à M. le curé de Dierrey-S-P.

Nous relevons maintenant l’annonce insérée par une communauté en quête de magister :

Messieurs les notables de la ville de Vendeuvre font savoir que la place de maître d’école de ce lieu est vacante, que les personnes qui voudraient y prétendre peuvent se présenter d’ici à Pâques prochain pour être examinées par M. le Curé ou autres notables préposés à cet effet, qui jugeront de leur capacité et des preuves de bonnes mœurs qui leur seront fournies.

Dans le sud-ouest, l’habitude de fermer l’école pendant la durée des travaux champêtres avait transformé les maîtres les plus sédentaires en gens nomades, toujours à la recherche d’une position sociale. En Provence, les villages un peu importants avaient des maîtres d’école depuis la Toussaint jusqu’à Pâques ; ils arrivaient du Briançonnais à la fin de l’automne, quand les travaux étaient finis dans leurs montagnes. « C’est une chose curieuse, dit en l’an IX le préfet des Hautes-Alpes, de voir dans les foires considérables de l’automne ces instituteurs couverts d’habits grossiers, se promener dans la foule et au milieu des bestiaux de toute espèce, ayant sur leur chapeau une plume qui indique et