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Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1910.djvu/449

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L’ARCHÉOLOGIE DANS L’ÉDUCATION NATIONALE

furent nos pères ; jugeons leurs œuvres et leurs actes, mais respectons-les et conservons, comme un bien précieux et fécond en inspiration nouvelles et en progrès, leur patrimoine artistique et archéologique.

Messieurs, un peintre illustre de notre temps, voulant immortaliser dans un tableau devenu célèbre, la défense de la place d’Huningue en 1815, par une poignée de héros contre une armée d’assiégeants, a représenté les glorieux vaincus forcés de se rendre, sortant de la place avec les honneurs de la guerre. Vous vous en souvenez : la petite troupe, général et tambour en tête, défile au milieu des rangs pressés de l’armée ennemie qui présente les armes et reste saisie d’émotion, presque de stupeur, à la pensée de l’héroïsme qu’ont déployé ces braves qui sont tous blessés. Eh bien, messieurs, en contemplant à travers les siècles de notre histoire, les monuments de toute sorte que nous ont laissés les générations d’où nous sortons et qui ont fait la France grande dans le monde, dans les arts et dans les lettres, si nous n’avons plus les mêmes aspirations, les mêmes idées, le même idéal, sachons du moins reconnaître que ces générations ont accompli de grandes choses, et ces vaincus du passé par l’esprit moderne, saluons-les au passage : c’est à vous, messieurs, qu’incombe le devoir d’inviter la France nouvelle à leur présenter les armes !