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REVUE PÉDAGOGIQUE

l’esprit de tout Français des préoccupations littéraires. L’auteur y démontre, avec des preuves minutieusement assemblées, mais présentées sans ombre de pédantisme, que la moitié de l’œuvre de Molière perd beaucoup de son intérêt, lorsqu’on la sépare de la musique, de la danse, des figurations artistiques de toute sorte, qui donnaient à certaines pièces de circonstance une véritable splendeur. La plupart de ces comédies à grand spectacle célébraient la victoire, c’est-à-dire la paix. Chacun des traités de la première moitié du règne, Pyrénées, Aix-la-Chapelle, Nimègue, semblait clore l’ère des conquêtes. La France ne voyait dans le jeune roi Louis XIV, comme dans son aïeul, Henri le Grand, qu’un libérateur du territoire, qu’un artisan de civilisation. C’est à cette lumière-là, qui s’est bien longtemps éclipsée. qu’il faut examiner la Princesse d’Élide et les Amants magnifiques.

Quand la Paix, précédée de l’essaim des Victoires et des Gloires, nous sera rendue, les éducateurs reviendront aux traditions les plus françaises. Ils remonteront à Molière. Ils rentreront dans son intimité, et ils découvriront une face trop peu connue de son génie, en lisant attentivement le dernier, le très bon, le très noble livre de M. Maurice Pellisson.