Nous reconnaissons qu’il est absolument nécessaire que le devoir qui a spécialement pour but d’exercer les enfants À la composition française soit corrigé de cette façon ; mais les résumés des leçons d’histoire et de géographie, les comptes rendus des leçons de choses, que certains instituteurs préfèrent à tout autre devoir, les leçons théoriques d’arithmétique et les solutions raisonnées des problèmes sont aussi des rédactions. Or, pour notre part, nous ne croyons pas qu’un maître dont l’esprit est déjà fatigué par plus de neuf heures d’application soutenue (classe du jour et classe du soir) puisse, non seulement préparer tous les jours sa classe du lendemain, corriger et annoter au moins une fois par semaine une composition et un exercice de rédaction, mais encore lire et annoter presque tous les jours de cinquante à soixante devoirs.
Il faut donc rechercher comment cette correction pourra se faire à la classe.
Voici un procédé qui nous paraît très bon ; nous l’avons toujours employé avec avantage :
Le maître lit ou fait lire un certain nombre de devoirs. Après la lecture de chacun d’eux, il fait les observations qu’il juge utiles, propose les meilleurs comme modèles, et signale, à propos des médiocres ou des plus mauvais, les incorrections que l’on aurait dû éviter. Il fait en outre des questions sur l’orthographe des mots qui figurent nécessairement dans des rédactions qui ont le même sujet pour objet.
Sans doute ce procédé, qui demande beaucoup d’activité et d’habileté de la part du maître, ne donnera pas toujours une correction parfaite ; mais il en donnera une suffisamment bonne si la visite du matin a été faite sérieusement, si le maître a su profiter de cette visite pour faire le choix des cahiers qu’il sera le plus avantageux de lire.