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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1882.djvu/120

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REVUE PÉDAGOGIQUE

En France, cependant, depuis le commencement du siècle, nous trouvons assez fréquemment, dans les instructions émanées de l’administration de l’instruction publique, la recommandation d’exercer les jeunes gens des lycées et collèges au maniement des armes.

Nous citerons, entre autres, à titre de document intéressant, une circulaire du duc de Plaisance, grand maître de l’Université impériale pendant les Cent jours. Ce haut fonctionnaire informe, le 29 mai 1815, les recteurs que « d’après une décision de l’Empereur, provoquée avec enthousiasme par tous les jeunes gens élevés dans les établissements de l’Université », les élèves des lycées pourront servir comme canonniers dans les villes en état de siège.

Mais pendant longtemps les prescriptions concernant les exercices militaires ne sont applicables qu’aux établissements d’enseignement secondaire.

Avant que la pensée ne vint de faire pénétrer l’enseignement militaire dans l’école primaire, on s’occupa d’y organiser la gymnastique.

M. Duruy, surtout, prit cette tâche à cœur. Le décret du 3 février 1869, rendu sur sa proposition, régla cet enseignement dans les lycées et collèges, les écoles primaires communales et les écoles normales primaires. Le programme qui y état annexé comprenait pour les écoles primaires quelques éléments de manœuvres militaires, notamment pour les élèves de onze ans et au-dessus : « composition d’un peloton… marche en bataille, en avant… marche oblique », etc. Mais ce n’était encore que dans les lycées et collèges et dans les écoles normales que devait réellement s’enseigner le maniement des armes.

Toutefois ce décret faisait faire un pas important à la question. Les écoles primaires devaient recevoir un premier commencement d’instruction militaire, et les élèves-maîtres des écoles normales, les futurs instituteurs, un enseignement beaucoup plus développé, qui leur permettrait un jour de bien diriger les enfants confiés à leurs soins.

a Un genre particulier d’exercices, disait, le 9 mars 1869, le ministre aux recteurs en leur transmettant le décret du 38 février, aura lieu dans les lycées, les collèges et les écoles normales pri-