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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1882.djvu/608

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REVUE PÉDAGOGIQUE

les bases de l’œuvre aujourd’hui si connue sous le nom d’École Monge. Pendant plusieurs années, avant que cette école naissante eût acquis les ressources et pris les développements qui en font un établissement de premier ordre, ce fut la pensée et l’occupation constante de M. de Bagnaux d’en surveiller les débuts, d’y apporter graduellement, avec la passion d’un véritable éducateur, tous les perfectionnements matériels et pédagogiques dont l’institution était susceptible. L’École Monge n’était alors qu’une bien modeste école, d’une notoriété fort restreinte, établie dans de pauvres locaux : on ne saura jamais tout ce qu’elle a dû à cet homme qui n’y était rien, qui n’y avait aucune charge ou fonction apparente, mais qui y venait passer chaque jour le meilleur de son temps, s’ingéniant à corriger le lendemain les erreurs de la veille, à grouper autour de la jeune institution toutes les sympathies ct toutes les lumières, faisant entrer dans son comité d’études les esprits les plus libres de notre temps et les plus hautes compétences de notre pédagogie. L’Association pour la recherche, l’application et la propagation des meilleures méthodes d’éducation, c’est-à-dire l’association fondatrice de l’École Morge, avait eu en M. de Bagüaux l’un de ses premiers et de ses plus énergiques initiateurs : ce fut lui qui en rédigea le Bulletin, dont les quelques numéros contiennent tant de précieuses études scolaires.

À mesure que l’École Monge grandit et se suffit. M. de Bagnaux reporta sur d’autres formes du même problème la même ardeur d’investigation et le même dévouement : ce fut surtout la Société dite des écoles enfantines ou Société Frœbel qui l’occupa. Cette société entreprenait d’appliquer à l’éducation de la première enfance les méthodes les plus rationnelles. M. de Bagnaux y joua le même rôle qu’il se réservait partout : sans accepter aucun titre, il prenait la part la plus lourde du travail. Grâce à son intervention, le Conseil municipal de Paris s’intéressa aux études de cette obscure société, et autorisa des essais d’application de la méthode Frœæbel à quelques salles d’asile de Paris. Ceux qui ont assisté aux réunions du comité chargé de suivre ces expériences et de rédiger le programme de la société reverront toujours M. de Bagnaux apportant les résultats de ses observations et soumettant au comité les réformes à accomplir :