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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1883.djvu/357

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CORRESPONDANCE ET COMMUNICATIONS


Nous avons reçu deux lettres à propos de la question soulevée par M. Lebrun dans notre numéro d’août ; nous les publions ci-dessous.

La première est de M. Bidart, instituteur dans les Basses-Pyrénées, qui donne son adhésion à l’idée de la création d’un cours préparatoire annexé aux écoles normales primaires. Notre correspondant s’exprime ainsi :


Sur le recrutement des écoles normales.

Une école préparatoire est nécessaire pour assurer le bon recrutement des écoles normales.

Il nous est très difficile, à nous instituteurs, de préparer directement les jeunes gens à l’école normale. Si nous avons un aspirant, nous devons le garder jusqu’à quinze ou seize ans ; nous ne pouvons avoir une première division dont les élèves soient aussi avancés que cet aspirant ; nous voilà donc obligés de lui donner des leçons particulières ; si nous les donnons pendant les heures de classe, nous négligeons les autres élèves, qui forment la presque totalité ; Îles donnons-nous après, ce qui arrive forcément, surcroît de travail pour nous, perte de force et d’énergie pour la classe du lendemain. Malgré tout, nous ne pouvons en général donner une instruction aussi soignée que les professeurs d’une école spéciale ; et puis, comme l’a dit M. Lebrun, le stimulant, l’émulation fait défaut à l’élève.

Est-ce l’école primaire supérieure qui préparera les futurs élèves-maîtres ? Mais une école primaire supérieure n’est pas une école spéciale : elle prépare des agriculteurs, des industriels, des commerçants, non exclusivement des instituteurs. Or, si chacun doit être élevé en vue de son état à venir, à plus forte raison le futur instituteur a-t-il le droit d’être formé en vue de sa profession. Il lui faut pour sa préparation un milieu spécial, un esprit professionnel qui favorisent sa vocation et tournent toutes ses forces, toutes ses pensées vers l’éducation. Où sont ce milieu, cet esprit ? à l’école normale.

En un mot, l’école primaire élémentaire ne peut guère préparer des élèves-maîtres ; l’école primaire supérieure n’est pas faite pour eux, : la conclusion se tire d’elle-même. Voyons les objections. L’entretien des enfants à l’école préparatoire coûtera cher aux