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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1884.djvu/106

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REVUE PÉDAGOGIQUE

ministère d’être entré dans cette voie. L’administration supérieure va même faire un pas de plus en 1884, et accorder : également des Bourses de séjour aux élèves les plus méritants. des écoles primaires supérieures.

Nous avons pensé qu’il y aurait peut-être quelque intérêt à placer sous les yeux des lecteurs de la Revue pédagogique les notes que nous avons rapportées d’un récent voyage à Küsnacht.

Le Zürcherisches Lehrer-Seminar de Küsnacht est la quatrième des écoles normales suisses par rang d’ancienneté. Lucerne eut la première en 1318 ; les Grisons la seconde en 1820 ; l’Argovie la troisième en 1823. Celle de Küsnacht date de 1832.

La commune de Küsnacht est située sur les bords du beau lac de Zurich. On y arrive en une demi-heure par le bateau à vapeur qui fait, plusieurs fois par jour, le trajet de Zurich à l’extrémité du lac. C’est un village de 2 à 3,000 habitants, dont les maisons coquettes, aux volets verts, sont éparses au milieu des vergers et des vignes. On sait la propreté des villages suisses. Küsnacht se distingue entre tous par son aspect riant et par le luxe de propreté de ses maisons. Les escaliers, les portes, les planchers soigneusement entretenus, les meubles luisants, les cuisines appétissantes, les rideaux d’un blanc éblouissant témoignent des soins et de l’esprit d’ordre des femmes du pays. Quand on a parcouru les villages de certains départements français, et qu’on les compare aux villages suisses, on fait des rapprochements qui ne sont pas précisément flatteurs pour nous. Les hôtes de l’école normale de Küsnacht en ont été frappés comme tous ceux qui voyagent pour Ja première fois en Suisse, et ils ne manqueront pas de le redire à leur retour en France.

Lors de la création de l’école en 1832, on discuta longuement la double question de savoir si le nouvel établissement serait placé à la campagne ou en ville, et s’il serait organisé en internat (Konvikt) ou si les élèves seraient logés dans des familles. On se prononça en faveur de l’externat et de la campagne. Le premier directeur nommé par le Conseil d’éducation fut un des instituteurs de l’établissement des sourds-muets de Zurich. La nouvelle école prospéra sous sa direction, et le nombre des élèves-maîtres s’éleva rapidement de 30 à 115.