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ALBERT DUMONT


L’Université a fait une grande perte le 11 août dernier dans la personne de M. Albert Dumont, directeur de l’enseignement supérieur, enlevé par une mort foudroyante à l’affection de tous ceux qui l’ont connu. Il n’avait que quarante-trois ans. L’on n’a pas oublié toutes les importantes réformes auxquelles i a attaché son nom ; ce que l’on connaît moins, c’est la part active qu’il a prise à l’œuvre du relèvement de l’enseignement primaire. Il aimait nos humbles écoles élémentaires : il en connaissait les besoins et il savait en défendre les intérêts. Mais ce que nous perdons surtout en lui, c’est un homme de cœur d’une rare bienveillance et d’une admirable droiture. Sa finesse, sa distinction, son expérience des choses et des hommes semblaient lui réserver les plus brillantes destinées, et déjà il n’est plus ! Du moins Albert Dumont ne sera oublié d’aucun de ceux qui ont eu le bonheur de l’approcher.

Ses obsèques ont eu lieu le 14 août, à l’église de Notre-Dame-des-Champs.

Le deuil était conduit par MM. Chaplain et Thévenin, beaux-frères du défunt. Les cordons du poêle était tenus par MM. Perrot, Wallon, Zévort et Homolle. Le gouvernement était représenté par M. Jules Ferry et par M. Fallières assisté de M. Durand et de M. Gréard.

Quatre discours ont été prononcés sur sa tombe, par M. Fallières, ministre de l’instruction publique ; par M. Georges Perrot, directeur de l’École normale supérieure ; par M. Geffroy, directeur honoraire de l’École française de Rome, dont la création est due à M. Dumont, et par M. Leblant, directeur actuel de la même école.

Nous ne pouvons reproduire ici que le discours de M. le ministre de l’instruction publique.

Je me conformerai — a dit le ministre — au désir exprimé par la noble femme dont nous partageons tous le deuil et la douleur en n’adressant que de courtes paroles d’adieu à l’homme de bien, à