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QUELQUES MOTS SUR UN VIEUX LIVRE

y traite de la guerre, de la paix et des affaires générales de l’État : le second est le Conseil Royal des Finances : le troisième, le Conseil des Dépêches, qui est pour les affaires des Provinces : enfin le Conseil Privé ou des Parties, auquel on appelle de tous les Tribunaux du Royaume ; il est présidé par le Chancelier.

Par qui est rendue la Justice ordinaire ? — Par les Parlements qui jugent en dernier ressort ou par les Conseils souverains.

Combien compte-t-on de Parlements en France ? — Douze, savoir ceux de Paris, Toulouse. Grenoble, Bordeaux, Dijon, Rouen, Aix. Rennes, Pau, Metz, Douai et Besançon.

Combien compte-t-on de Conseils souverains ? — Deux, celui d’Alsace. établi à Colmar, et celui de Roussillon qui réside à Perpignan. On peut y joindre le Conseil Provincial d’Artois, qui est établi à Arras.

N’est-il pas piquant de rencontrer dans ce vieux livre « imprimé avec approbation et privilège du roi » ces questions auxquelles il faudrait changer peu de choses pour qu’elles pussent trouver place dans nos Manuels d’instruction morale et civique ?

Mis si curieux que soient ces rapprochements de détail, ce qui est surtout intéressant, c’est d’étudier le plan général suivi par l’auteur de l’Atlas des enfants, de comparer l’esprit qui anime cette méthode avec celui dont s’inspirent les géographes modernes. Certes, ce serait une étrange erreur de penser qu’un abîme sépare la manière d’enseigner la géographie de la fin du xviiie siècle et les méthodes en faveur de nos jours. Il faudrait ignorer combien fut florissante pour l’étude de la géographie la période du xviiie siècle, quelle impulsion vigoureuse reçut alors cette science et quels progrès marqués elle accomplit grâce aux hommes dont M. Paquier rappelait les noms. Toutefois, on ne peut se défendre d’une certaine surprise en retrouvant exposés dans la préface de l’Atlas des enfants les principes mêmes sur lesquels reposent nos dernières méthodes. Ce que recommande, eu effet, l’auteur de la préface de notre livre, c’est, avant tout, de faire de l’étude de la géographie physique le fondement même de cette science, de s’appliquer à enlever à l’enseignement son caractère abstrait pour mettre sous les yeux de l’enfant l’objet même de la leçon qui doit se graver dans son esprit. Ne croirait-On pas écrites d’hier ces lignes dans lesquelles l’éditeur français insiste sur « le secours des cartes qui accompagnent le texte, secours particulièrement nécessaire dans un âge où il