Aller au contenu

Page:Revue pédagogique, second semestre, 1886.djvu/182

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
174
REVUE PÉDAGOGIQUE

France, où, pour certains phénomènes, on recueille maintenant cinq ou six cents observations faites dans tout le pays. On réunit alors toutes les observations obtenues dans la même région à peu près à la même altitude, et on calcule la moyenne des époques indiquées pour le phénomène que l’on étudie ; on a ainsi, pour la région et pour l’altitude considérées, l’époque moyenne du phénomène, à peu près débarrassée des perturbations locales, si les observations dont on a pris la moyenne sont en nombre assez grand.

En comparant les moyennes obtenues pour la même région, mais à des altitudes différentes, on reconnaît immédiatement, comme il était facile de le prévoir, que l’augmentation d’altitude a pour effet de retarder tous les phénomènes de végétation. Les observations recueillies pendant les quatre années 1880-1883 ont conduit à cette loi intéressante que, pour toutes les parties de la France et pour tous les phénomènes étudiés, feuillaison et floraison des arbres, floraison et moisson des céréales, le retard qui correspond à une augmentation d’altitude de cent mètres est sensiblement le même et égal à quatre jours. Les conditions particulières d’exposition peuvent faire varier un peu èe nombre dans un sens ou dans l’autre, mais, en moyenne, on retrouve toujours le retard de quatre jours pour cent mètres. Cette loi n’a été établie que pour la France, mais elle paraît cependant pouvoir être appliquée à d’autres pays : en Algérie, par exemple, on sait qu’à Tiemcen, dont l’altitude est de 800 mètres, on moissonne environ un mois plus tard que dans les plaines situées au voisinage de la mer, ce qui donne encore exactement quatre jours de retard pour cent mètres.

Les observations sur les phénomènes de végétation, faites tant en France qu’à l’étranger, ont montré que les plantes ont besoin, pour accomplir leur évolution, de certaines conditions de température bien déterminées. Il leur faut non seulement, pour aller du bourgeonnement à la feuillaison, à la floraison ou à la maturité, avoir reçu une certaine somme de degrés de chaleur, somme qui varie avec chaque plante, mais il faut encore que, pendant la durée de la période végétative, la température soit comprise entre deux limites inférieure et supérieure, qui comprennent les seules températures utiles à la plante. Tant que le thermomètre