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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1888.djvu/507

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DISCOURS DE M. GRÉARD

méthodique, élevée et forte ; elle aurait suffi pour honorer le concours.

Ce ne sont pas non plus les concurrents qui ont fait désaut pour le prix Joseph Audiffred. Le prix de cinq mille francs est attribué pour ses trois volumes : La Première invasion prussienne, Valmy, la Retraite de Brunswick, à M. Arthur Chuquet, un des plus brillants représentants de notre histoire militaire. Très exactement informé en tout ce qui touche aux premières guerres de la Révolution française, M. Chuquet a eu le talent de se montrer neuf dans des récits où il était difficile de l’être et la sagesse de rester impartial dans un sujet où il serait excusable de ne l’avoir pas été. Un reliquat permettant d’accorder en outre quelques médailles, la commission a distingué : pour une médaille de deux mille cinq cents francs, M. l’abbé Camille Rambaud, directeur d’un orphelinat à Lyon, qui, dans un livre d’Économie sociale ou Science de la vie, traite toutes les questions relatives aux rapports du patron avec l’ouvrier, avec indépendance, patriotisme et bon sens ; pour une médaille de mille francs, M. Alexandre Martin, chargé de cours à la Faculté des lettres de Nancy, dont l’ouvrage, intitulé l’Éducation du caractère, analyse avec finesse les divers éléments qui peuvent concourir à assurer à l’enfant la rectitude et la fermeté des sentiments ; pour trois médailles de cinq cents francs chacune, M. Duverger, professeur à la Faculté de droit de Paris, qui dans l’Athéisme et le Code civil, établit victorieusement que ni l’athéisme positiviste, ni l’athéisme idéaliste ne saurait donner un fondement au devoir, M. Arthur Raffalovich, dont les études sur le logement de l’ouvrier et du pauvre, solides et intéressantes, auraient pu prendre rang dans le concours dont nous venons de rendre compte, M. Louis Vignon, auteur de la France dans l’Afrique du nord (Algérie et Tunisie) qui, par ce volume comme par celui qui l’a précédé sur les Colonies françaises, a heureusement contribué, suivant les termes du testament de Joseph Audiffred, « à faire connaître et aimer la patrie ».

Nous avions à appliquer pour la première fois le prix Thorel. Dans sa longue carrière de délégué cantonal à Paris, M. Thorel avait appris ce que vaut l’œuvre simplement accomplie d’un