Page:Revue pédagogique, second semestre, 1889.djvu/499

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pour l’établissement du système métrique, en particulier la mesure d’un arc de méridien de Dunkerque à Barcelone, confiée à Méchain et à Delambre : on lira avec intérêt la lettre par laquelle le Comité d’instruction publique recommandait Delambre à la bienveillante sollicitude des autorités du département du Loiret, le 16 juin 1792.

Les nombreuses pièces qui, n’ayant pu être rattachées à une séance particulière, ont été groupées dans un Appendice, contiennent en foule des renseignements curieux et inédits. Ce sont, par exemple, des lettres de religieux ou de religieuses, dont les auteurs tantôt protestent contre la « tyrannie » qui prétend leur imposer le serment civique, tantôt affirment leur sincère attachement à la nation et à la constitution. Une sœur de charité se plaint « de l’aristocratie de ses compagnes », et des persécutions auxquelles sont exposées de leur part les religieuses qui veulent se conformer aux lois : « le moyen le plus sûr pour remédier à un si grand mal serait de supprimer les supérieures générales, et de nous donner pour premier supérieur l’évêque de chaque département respectif ; sous de tels guides, nous ne serions plus en danger de transgresser les devoirs que nous impose notre sainte religion et les nouvelles lois du royaume, qu’on ne peut pratiquer l’une sans l’autre » ; un frère des écoles chrétiennes envoie par écrit à l’Assemblée son serment d’être fidèle à la nation, à la loi et au roi, et de maintenir de tout son pouvoir la constitution ; les Ursulines de Montluçon, tout au contraire, déclarent qu’on veut « faire violence à leurs pensées, opprimer leurs consciences », et que le serment qu’on leur demande est illégal ; les « citoyens catholiques romains » de Ligné et de Paimbœuf gémissent sur « les actes de despotisme exercés contre les bons prêtres » ; ils attestent leur inviolable attachement aux curés de leur choix, et l’horreur que leur inspirent « les évêques, les curés, les vicaires constitutionnels, rejetés de l’Église romaine ». Des documents émanant d’autorités constituées donnent l’historique du conflit relatif aux religieuses de l’hôpital de Valognes, de la fermeture du pensionnat tenu par les abbés Ducrozet et Montigny à Mâcon, des querelles soulevées au sujet du collège des Joséphites à Chalon, etc. On voit figurer encore, parmi ces pièces diverses, deux adresses rédigées par des collégiens ; une pétition de trois instituteurs de la Marne ; des adresses