Aller au contenu

Page:Revue pédagogique, second semestre, 1890.djvu/202

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
192
REVUE PÉDAGOGIQUE

et qui en est encore l’âne ; son intelligence sans lacune a vaincu toutes les difficultés, comme sa distinction morale a conquis tous les suffrages, comme son grand cœur a fait d’elle l’objet de la vénération de sa famille et de ses amis. »


NÉCROLOGIE : Mlle LADOUCE

Mlle Ladouce, directrice de l’école normale d’institutrices de Vesoul, est morte le mois dernier à la suite d’une courte maladie. Née en 1854, elle appartenait à l’enseignement public depuis 1878. Après deux années de professorat à l’école normale de Châlons-sur-Marne, elle avait été admise, en 1883, à suivre à Fontenay les cours préparatoires à la direction des écoles normales, et dès l’année suivante elle était appelée à diriger l’importante école de Rumilly (Haute-Savoie). Quatre ans plus tard, en 1888, elle obtenait le poste de Vesoul avec une promotion de classe.

Les obsèques de cette regrettée institutrice ont eu lieu le 14 juillet. Derrière le cercueil suivait, entourée des maîtresses et des élèves de l’école, la mère octogénaire de la pauvre jeune femme, puis venaient le préfet, le maire de Vesoul, le recteur de l’académie de Besançon, l’inspecteur d’académie, le proviseur et les professeurs du lycée, les inspecteurs primaires, le directeur et les professeurs de l’école normale d’instituteurs, le personnel des écoles primaires, etc. Du discours prononcé par M. le recteur Brédif et reproduit par l’Avenir de la Haute-Saône, nous extrayons ce court passage :

« La bonté, la droiture étaient le fond de cette belle âme limpide et sans détours. C’étaient aussi les qualités qu’elle s’attachait le plus à développer chez ses chères enfants. Elle aimait à rappeler les souvenirs de l’École nationale supérieure de Fontenay, dont la direction pédagogique et morale, grâce à un éducateur sans égal, lui avait laissé une impression profonde. Inspirer des idées justes, des sentiments généreux, un respect inviolable de la dignité féminine (car toute noblesse oblige) ; le goût du simple, du vrai sous toutes ses formes ; l’amour de l’enfance, le dévouement quand même au devoir, tel était l’esprit de cette vraie éducatrice. »


Faute de place, nous ne pouvons pas publier ce mois-ci notre COURRIER DE L’EXTÉRIEUR.

Le gérant H. GANTOIS.