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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1898.djvu/299

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L’ENSEIGNEMENT INTÉGRAL

tèle des instituts. Comment retenir durant sept années, de qualorze à vingt et un ans tous les jeunes gens de France aux cours du soir des instituts ?

M. Bertrand résout trop facilement la question (p. 262) ; mais nous qui mettons « la main à la pâte » avec nos cours d’adultes, nous voyons trop, hélas ! qu’on ne triomphera que dans bien des années des difficultés d’ordre social ; misère, travail exténuant de tant de jeunes gens, et même de tant d’enfants ; des difficultés d’ordre topographique, si grandes dans les pays de montagnes ; des difficultés venant de la dissémination des habitations rurales ; des difficultés d’ordre psychologique et moral : paresse, horreur du travail intellectuel, goût des plaisirs bas. Notre formule du début a tout le peuple » présente décidément un idéal irréalisable et l’intégralité n’est qu’un leurre.

La fin du chapitre ni sur l’esprit qui devra inspirer l’enseignement des sciences est de tous points excellente. il faut simplifier, dit M. Bertrand. Mais dire qu’il faut alléger et simplifier l’étude des sciences, « c’est ne rien dire de clair, tant qu’on n’’ajoute pas que cet allègement et cette simplification s’obtiendront par un procédé pédagogique qui consiste à ranger parallèlement. dans chaque science, les théories essentielles et, après avoir approfondi l’une d’entre elles, à se fier pour les autres à l’aptitude acquise. C’est le tact et le goût du professeur qui décident quelles sont les théories types. »

Et il ajoute (p. 269) :

« Celui qui regarde surtout la science comme une gymnastique de l’esprit sait qu’une ou deux théories bien présentées valent autant que dix et que cent : bien choisir, et, après avoir choisi, approfondir, tout est là. »

Certains professeurs réussissent « par le détail, l’habileté de mais, qui est merveilleuse ; ils négligent la perspective ».

« Relisez dans la Logique de Stuart Mill, ou dans la magistrale analyse de Taine, l’usage qu’un physicien philosophe peut faire de la théorie de la rosée. Mill s’empare de la théorie du docteur Wells, il l’expose et l’interprète avec l’intention d’y noter toutes les démarches de la pensée scientifique et tous les procédés logiques de la découverte ; méthodes de concordance, de différence, des résidus. des variations concomitantes : il trouve qu’elles sont