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L’ESSOR INDUSTRIEL ET COMMERCIAL
DU PEUPLE ALLEMAND

D’après M. Georges Blondel.[1]



M. G. Blondel, dont les études sur la crise agraire en Allemagne ont été si remarquées, vient de publier un livre rempli de documents du plus haut intérêt sur l’essor industriel et commercial vraiment extraordinaire du peuple allemand dans les vingt-cinq dernières années.

L’auteur, qui est docteur ès lettres, a dédaigné dans cet ouvrage les ornements de la rhétorique ; mais l’éloquence de ses chiffres saisit le lecteur et lui inspire une admiration mêlée de crainte pour cette nation puissante qui, glorifiée par la guerre, s’est efforcée de conquérir patiemment sur tous les grands marchés du monde une place meilleure — en attendant d’avoir la première — et qui a su mettre au service de cette ambition légitime la puissance de ses armes, le prestige de ses victoires, les qualités natives de sa race, les efforts continus de ses ministres et des éducateurs de ses enfants.

« Nous venons de vaincre sur le terrain militaire, il s’agit maintenant de combattre et de vaincre sur le terrain industriel », disait le prince Frédéric-Charles, le soir de la reddition de Metz. Ce programme a été rempli, et les conséquences de ces victoires pacifiques effraient aujourd’hui la vieille Europe.

M. Edwin Williams, dans un livre dont les nombreuses éditions ont fait grand bruit[2], pouvait résumer son étude statistique sur le commerce et l’industrie de l’Allemagne en écrivant : « La supériorité industrielle de la Grande-Bretagne, qui était jusqu’ici ua axiome courant, ne sera bientôt plus qu’un mythe. » Et la Saturday Review déclarait récemment[3] qu’un terrible duel se pré-

  1. L’Essor industriel et commercial du peuple allemand, par G. Blondel. Librairie Larose, Paris.
  2. Made in Germany, chez W. Heinemann, Londres.
  3. Article du 11 septembre 1897.