Aller au contenu

Page:Revue pédagogique, second semestre, 1901.djvu/457

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
425
ENFANTS MENTALEMENT ANORMAUX À L’ÉTRANGER

(dans la proportion de 3 p. 100 environ), les maîtres sont choisis de préférence parmi ceux qui ont suivi les cours du célèbre laryngologiste berlinois, Gutzmann.

À Frankfort, le recteur de la Hilfschule a un supplément de 500 marks. Un des maîtres en a 300. Un autre des maîtres, et 3 maîtresses, 200 seulement.

À la Hilfschule de Cologne, recteur et maîtres ont, comme supplément, 300 marks.

Les instituteurs et institutrices de l’école spéciale de Bruxelles ont, de même, une gratification annuelle de 100 francs.

VII. — Conclusions.

Nous espérons que, chez nous aussi, l’on finira par comprendre que les enfants faibles d’esprit ont droit, comme les enfants normaux, à l’instruction. Ils y ont même plus droit encore, s’il est possible, puisque la lutte pour l’existence les trouve dans une situation d’infériorité marquée, et qu’ils sont ainsi parmi ceux que tout État, toute démocratie en particulier, doit avoir surtout à cœur de relever et de fortifier. La société a d’ailleurs, à cela, un intérêt de premier ordre. Car élever ces enfants en dignité, c’est aussi, pratiquement, les mettre à même de gagner leur vie plus tard : c’est aussi, en attendant, diminuer un peu cette criminalité juvénile, qui fait des progrès si inquiétants. Pour arriver à ce but, les classes spéciales, mieux encore, les écoles spéciales, sont un puissant moyen. Car, nous le répétons, un grand nombre d’arriérés et de déséquilibrés sont justiciables de ces écoles, et ne sont justiciables que d’elles. Même, dans certains cas où il pourrait y avoir hésitation entre l’internement dans un asile et la mise dans un établissement d’instruction, c’est encore à ce dernier moyen que l’on devra donner la préférence. Laisser, en effet, le faible d’esprit au milieu des siens tout en lui assurant l’externat scolaire, charger l’instituteur de cette tâche, délicate et humaine entre toutes, de régler, par des conseils discrets, des encouragements incessants, l’attitude, souvent injuste et pleine de préjugés, de son entourage, c’est lui assurer à la fois ces deux précieux avantages :