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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1904.djvu/469

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DISPENSAIRE MÉDICAL POUR LES ENFANTS ANORMAUX

connaître (paresse, punissable comme telle, ou apathie morbide ? distraction ou instabilité ? défaut ou amoralité congénitale ? etc.).

3° Faire en quelque sorte, et autant qu’il est possible, l’’éducation des parents, toujours si ignorants, si pleins de préjugés envers l’enfant anormal, qui, en somme, est un malade, envers, d’autres fois, l’instituteur lui-même. On sait combien les parents sont illusionnés le plus souvent sur l’amoralité, l’insupportabilité de leur progéniture : ne l’aiment-ils pas d’une tendresse d’autant plus aveugle qu’elle leur a causé plus de soucis ? À ces parents, on pourra souvent, pour eux-mêmes, donner à ce propos des conseils de conduite fort utiles : abstention de mauvais exemples ou d’écarts de langage, régularité et impartialité d’humeur, tempérance (affichage des tableaux antialcooliques). On leur parlera de la carrière qui semble préférable à la capacité mentale de leur jeune garçon, etc.

&° Enfin, dans les cas rebelles à l’éducation scolaire, on indiquera les mesures d’assistance particulières à prendre. Celles-ci sont, en effet, d’une complexité qui déroute {asiles, patronages…). À côté de quelques œuvres officielles, pour lesquelles l’entrée est, on peut le dire, un véritable problème administratif, que d œuvres privées, peu connues ou mal connues, dans le dédale desquelles on s’égare !

Une consultation de ce genre aura naturellement avantage à être placée de préférence au centre d’un quartier populeux, dans un local facilement accessible, une boutique sur rue, par exemple. L’objection que les parents ne viendront pas consulter, par je ne sais quel sentiment de pudeur ou de crainte, n’est pas un obstacle réel. D’ailleurs les médecins inspecteurs d’école doivent être d’utiles auxiliaires, en désignant sur la feuille habituelle remise à l’élève, la nécessité d’une visite médicale mentale, pour chaque cas qui leur semblera suspect à ce point de vue.

C’est convaincu de ces idées que nous avons voulu aller de l’avant, et, joignant la pratique à la théorie, établir nous-même une consultation de ce genre. Le dispensaire Théophile Roussel, subventionné depuis longtemps par le ministère de l’Intérieur, le Conseil général de la Seine, et le Conseil municipal de Paris, et qui se trouve en plein XVIIIe arrondissement, au milieu d’une