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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1907.djvu/271

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l’affichage du « Règlement de l’école, afin que les enfants puissent le lire et l’apprendre ».

Avec la clochette du maître et ses instruments de discipline, tel était tout le mobilier scolaire proprement dit.

Le tableau noir est oublié dans cette énumération. Il existait pourtant dans les écoles modèles. Une seule fois, l’auteur de l’Ecole paroissiale le mentionne, et combien discrètement ! Pour la première leçon d’arithmétique, dit-il, le maître « pourra se contenter de bien faire connaître une partie des caractères et les marquer avec de la craie blanche sur une tablette noircie.., » Le chanoine Cherrier conseille de se servir, « à défaut d’ardoise, d’une table ou d’un tableau fait de planches bien unies peintes en noir, mais à l’huile, afin que cette couleur ne se décharge pas lorsqu’on effacera les caractères[1] ». Un évêque de Saint-Omer entrevit le parti que l’on pouvait tirer du tableau noir pour l’enseignement simultané : « Afin que les enfants puissent plus facilement, et tous en même temps, apprendre à connaître les lettres, la maîtresse leur en présentera, avec une baguette, la forme tracée en gros caractères, sur une planche exposée aux yeux de toutes[2]. Malgré les progrès de l’enseignement à la fin du xviiie siècle, le tableau demeurait inconnu dans les petites écoles, à tel point qu’on en a attribué l’invention à Roch-Ambroise Sicard, instituteur des sourds-muets et auteur d’un Manuel de l’enfance publié chez Leclère, en l’an V. Sicard décrit en effet minutieusement le tableau noir. « Ces sortes de planches, ajoute-t-il, servent aux procédés des géomètres comme aux leçons des sourds-muets. »

Le mobilier religieux devait comporter : un crucifix de deux pieds et demi de hauteur, tourné vers le tabernacle de l’église paroissiale ; des tableaux à double face représentant la vie des saints, des images de la Vierge, de saint Joseph, du patron du

  1. Méthodes nouvelles pour apprendre à lire, p. 153-155. Le professeur Prémontval expose dans ses Mémoires (La Haye, 1749) qu’il se servait « d’une planche noire de six pieds en tous sens et d’un bon pouce d’épais, inclinée de façon à recevoir une lumière douce,… en sorte que l’on pût voir soit le chiffre, soit la figure que l’on y traçait avec de la craie » (Rev. péd., 15 mars 1904, p. 236-237).
  2. Règlement pour l’école de charité de Merville, 20 janvier 1781 (Fontaine de Resbecq, ouv. cité, p. 87).