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Page:Revue pédagogique, second semestre, 1908.djvu/331

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LE RÉGIME ALIMENTAIRE DES COLLÉGIENS

veiller l’usage chez ceux qui seraient portés à en abuser, de le donner rassis, c’est-à-dire cuit de la veille, au moins pour le repas de midi. Enfin je verrais tout avantage à donner, une ou deux fois par semaine, soit du pain complet, soit du pain de seigle, qui sont presque aussi nourrissants et favorisent le fonctionnement de l’intestin.

c) Les légumes frais et les fruits suivant les saisons doivent venir prendre place fréquemment dans les repas des collégiens comme dans ceux des adultes. Ils sont dédaignés par les chimistes qui y trouvent peu de substance nutritive, azotée ou ternaire, par les physiologistes qui n’en obtiennent que peu de calories, mais ils ont cependant une importance, mal établie peut-être, mais réelle. Comme le disait excellemment ici même Lembling[1], on se rend compte aujourd’hui qu’en dehors des aliments simples principaux, il en faut d’autres encore, bien qu’en quantité plus faible. Les légumes frais et les fruits représentent ces aliments secondaires, mais indispensables. Les uns nous apportent du fer, comme les épinards ; d’autres nous fournissent des phosphates, comme les haricots verts ; ceux-ci, comme l’asperge, ont une action diurétique utile aux reins sains, néfaste aux reins déjà malades ; ceux-là, comme les pommes, nous portent des acides qui nous préservent de la lithiase biliaire. Tous les fruits nous donnent un peu de ce sucre, dont la valeur alimentaire, contestée il y a quarante ans, est considérée aujourd’hui comme de premier ordre. Légumes et fruits enfin ont le privilège de faciliter les garde-robes et de combattre utilement, au moins dans un intestin normal, la tendance de la viande à provoquer la constipation.

d) Pour les boissons, la circulaire de 1890 prescrivait de se conformer aux usages locaux et de donner suivant les régions du vin, du cidre ou de la bière. C’était absolument sage ; malheureusement je crains que peu à peu on n’ait renoncé à cette manière de faire et que le vin ne soit devenu uniformément la boisson réglementaire de la plupart des Lycées et des Collèges. S’il en était ainsi, ce serait doublement regrettable. Il n’y a aucune raison pour faire boire du vin à un jeune homme qui a été

  1. Lembling, L’alimentation des enfants, Revue pédagogique, juin 1908.