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philosophes siciliens, sont nombreux et méritent tous considération, en raison de l’esprit d’exactitude et du sens historique qui distinguent l’auteur. Il nous parait prouver par son exemple non moins que par ses écrits précisément le contraire de ce qu’il a voulu établir, à savoir que la philosophie sicilienne, loin d’avoir jamais été féconde en créations nouvelles, n’a fait que suivre avec honneur, en les accommodant aux exigences orthodoxes du milieu, les doctrines généralement acceptées sur le continent français et italien.


A. Incontro. L’Evoluzione degli esseri organizzati e la Teoria Darwiniana. Cremona, ex typ. Ronzi, 1877. In-12, 110 p.

Ce petit travail, extrait d’une revue littéraire, le Prélude, est une œuvre de vulgarisation. M. Incontro, qui, comme il le dit lui-même, « est jeune et appartient à une génération nouvelle en qui vit et se répand un esprit nouveau », repousse la métaphysique traditionnelle de Mamiani : il est évolutioniste déterminé ; et, désolé de voir la doctrine du transformisme si peu connue de ses compatriotes, il a résolu de la leur exposer dans ses traits principaux. Pour nous, ce qui est intéressant ici, ce n’est pas cet exposé, convenable d’ailleurs, quoique encore bien déclamatoire ; ce sont les indications qu’il nous fournit accidentellement sur l’état des esprits en Italie, en ce qui concerne la philosophie de l’évolution et les sciences naturelles. Un M. Filopanti, professeur, propose de substituer à la théorie darwinienne une hypothèse, suivant lui bien plus plausible, d’après laquelle l’homme et les animaux proviendraient de germes tombés d’un astre ! Il ne faudrait plus dire : L’homme est fils du singe, mais : L’homme terrestre est fils de l’homme céleste. M. Incontro signale la cause de ces anachronismes scientifiques, quand il se plaint lui-même du manque de revues et de journaux bien informés dans son pays.


Paolo Riccardi. Instinto. Studi di psicologia comparata. — Parte prima. Modena. 62 p. Saggio di studi e di osservazioni intorno all' attenzione nell' uomo e negli animali; parte prima : Fisio-psicologia dell' attenzione (39 p.) ; parte seconda : Attenzione negli animali e nell' uomo (54 p.) ; parte terza : Dell’attenzione in rapporto alla educazione intellettuale dell' uomo (44 p.) ; parte quarta : L’attenzione negli alienati (116 p.). Modena, 1877.

Pourquoi M. P. Riccardi n’attend-il pas que son livre soit fait pour le publier ? Il y aurait certainement avantage pour lui à garder ces divers chapitres en portefeuille, de manière à pouvoir les mieux ajuster les uns aux autres. Mais, depuis que M. Riccardi s’est aperçu, à la lecture de Luys, qu’il était lui aussi psychologue, il paraît impatient de présenter ses vues au public. Malheureusement, s’il ne suffit pas de crier : Seigneur, Seigneur ! pour entrer dans le royaume des cieux, il ne suffit pas