Aller au contenu

Page:Revue philosophique de la France et de l'étranger, VI.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
103
analyses. — lilienfeld. Die Socialwissenchaft.

Pris à la lettre, ces rapprochements pourraient susciter à eux seuls une critique plus étendue que l’ouvrage. Mais l’auteur se l’épargne en séparant, dans une conclusion modeste, la destinée de la grande idée sociologique qui l’inspire du sort des arguments par lesquels il la développe. Tous les physiciens sont convaincus que la physique sera un jour absorbée par la physique mathématique, et cependant combien de chapitres de la science sont encore inaccessibles aux déterminations à priori ! Il n’est pas un chimiste qui n’admette la possibilité de prévoir un jour les combinaisons des corps, en même temps que de les transformer les unes dans les autres, et cependant quelle distance sépare encore les calculs de M. Mendeleef ou les conceptions de M. Thomson des théorèmes d’une chimie rationnelle I Pour les physiologistes, les phénomènes de la vie ne sont au fond que des phénomènes physiques ; et cependant quelle différence entre la combustion et la respiration ! Il en est de même pour la sociologie ; il est possible, il est probable qu’elle devienne un jour physiologique et mathématique ; mais une suite d’analogies reposant sur deux ordres de faits aussi mal étudiés l’un que l’autre ne suffit pas pour le prouver : des raisons plus intimes sont nécessaires.

L’auteur les donnera-t-il dans les volumes qu’il consacre au développement de cette première partie ? Démontrera-t-il, comme il l’espère, « l’exactitude de son point de départ ? »

IIe e IIIe volume. — Il est difficile de le rechercher dans les volumes II et III. D’une part, ce sont les seuls qui aient encore paru de la série d’ouvrages annoncés dans les lignes suivantes : « Après l’étude des divers facteurs physiques et spirituels, qui ont leur place dans l’association humaine, nous explorerons avant tout les différents côtés du développement social : économique, juridique et politique, et aussitôt après nous passerons à l’étude du développement normal de chacune de ces parties et de tout l’organisme social dans son ensemble. La troisième partie de notre travail sera l’expression d’un idéal de la société humaine et sera consacrée à l’examen critique de tous les faux idéaux qui jusqu’au temps présent ont écarté l’humanité du droit chemin d’un développement progressif, et l’écartent encore toujours… — Le prochain volume (le IVe), sous le titre de « Physiologie sociale », sera consacré à la poursuite des lois du développement économique de la vie sociale. » D’autre part, le deuxième et le troisième volume sont consacrés bien plus au développement du premier et de différentes thèses accessoires qu’au véritable objet de l’auteur, c’est-à-dire à la preuve de sa proposition fondamentale. On va s’en convaincre par la lecture des sujets traités : Accord des lois logiques, éthiques, sociales et naturelles. — Puissance hiérarchique des forces de la nature. — Accord de la succession, du contact et de l’action réciproque dans la puissance hiérarchique des forces de la nature. — Le système nerveux social et la substance intra-cellulaire sociale. —