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analyses. — ferraz. Philosophie du Devoir.

n’a rien d’original, et la morale n’est qu’une application de la métaphysique.

Telle est, semble-t-il, la morale du bien ramenée à ses principes. Certes, c’est une grande et noble conception. En philosophie pure, c’est la morale de Platon et de Leibniz ; dans l’ordre religieux, c’est la morale théologique. Mais enfin il faut rendre à chacun ce qui lui est dû, même quand il s’agit de systèmes. Cette morale est hétéronome, comme la morale utilitaire. Il n’y a qu’une doctrine morale où l’autonomie de la volonté soit possible, c’est la doctrine du devoir, c’est la morale de Kant.

D.




Recherches expérimentales sur les variations de volume du crâne et sur les applications de la méthode graphique à la solution de divers problèmes anthropologiques.

Les conclusions qui suivent reposent sur un nombre considérable de mesures que j’ai effectuées sur le vivant ou sur les crânes du Musée d’anthropologie, et sur des documents inédits, fruits de plusieurs années de travail, que je dois à la gracieuse obligeance de M. le professeur Broca. Elles ont été exprimées sous forme de tracés graphiques dans des tableaux qui figurent à l’Exposition, dans la section des sciences anthropologiques, et seront développées dans un mémoire prochain.

1° Le développement de l’intelligence a un rapport étroit avec la forme, la structure et le volume du cerveau. Le volume est un des plus importants de ces facteurs. En opérant sur des séries de crânes suffisamment nombreuses, on constate toujours que les cerveaux les plus volumineux appartiennent, dans l’espèce humaine, aux races les mieux douées sous le rapport intellectuel, et dans chaque race aux sujets les plus intelligents.

2° En se bornant, comme on le fait généralement, à prendre la moyenne de tous les crânes de chaque race et à comparer ces moyennes entre elles, on obtient des chiffres souvent peu variables d’une race à l’autre. Mais si, avec ces crânes groupés par volumes croissants, on construit des courbes faisant connaître combien dans une race donnée il y a de sujets possédant un cerveau d’un volume déterminé, on voit immédiatement ce qui constitue la supériorité d’une race sur l’autre : c’est que la race supérieure contient beaucoup plus de crânes volumineux que la race inférieure. Sur 100 crânes parisiens modernes, il y a 11 sujets environ dont le volume du crâne est compris entre 1,700 et 1, 900 centimètres cubes, alors que sur le même nombre de crânes nègres on n’en trouve aucun possédant ces capacités.

3° La pesée de 100 cerveaux parisiens contemporains du sexe masculin a montré que leur poids variait entre 1, 000 et 11, 700 grammes, Le cubage d’un nombre égal de crânes a fait voir que les volumes de ces crânes varient entre 1, 300 et 1, 900 centimètres cubes. Ces