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REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS




Vierteljahrsschrift fuer wissenschaftliche Philosophie.
(2e livraison, 1878).

Wundt : Sur l’état présent de la psychologie des animaux (à propos du livre d’Alfred Espinas : Les sociétés animales, Paris, 1877). Au lieu de s’égarer, comme autrefois, dans de vagues généralités, la psychologie des animaux est entrée avec Darwin dans la voie féconde des recherches de détail, des monographies précises et patientes. Ce n’est pas un petit honneur pour Alfred Espinas de s’être montré digne d’un tel maître, par son livre sur les sociétés animales. Il a su éviter le double écueil, auquel se heurtent habituellement ceux qui se livrent à ce genre d’études. Il n’accepte jamais les faits qu’après une critique suffisante ; il ne s’égare pas dans des analogies forcées entre les animaux et l’homme. Sans doute ses informations sur les sociétés formées par les singes anthropoïdes, par exemple, laissent à désirer pour l’exactitude et l’abondance des détails. On n’a guère jusqu’ici observé avec l’attention et la persévérance suffisantes les mœurs de ces animaux. Il faudrait tenir un journal de leurs moindres actes, de tous leurs mouvements pendant des années, comme l’a fait si bien Darwin, pour ses propres enfants, dans son « Esquisse biographique d’un enfant », et les soumettre aux expérimentations les plus variées. On peut trouver encore qu’Espinas ne distingue pas assez nettement les concepts d’individu et de société. Il fait du second comme du premier un concept biologique, en définissant la société simplement par l’unité des fonctions.

Siebeck : Les Systèmes métaphysiques dans leur commun rapport à l’expérience (2e article). L’auteur continue de prouver assez ingénieusement que les concepts les plus transcendants de la moderne métaphysique allemande, le moi de Fichte, l’absolu de Schelling, la notion de Hégel, la volonté de Schopenhauer ne font que traduire dans le langage de la spéculation abstraite des données empruntées à l’expérience.

Vaihinger : Le Concept de l’absolu (à propos de Spencer). Tout en professant pour le génie et l’œuvre de Spencer l’estime la plus haute, Vaihinger regrette que le philosophe ait emprunté à Spinoza ridée d’une substance absolue, à Kant celle de l’incompréhensibilité de la chose en soi ; qu’il n’ait pas su se défendre de la contra-